Mission
Sortie sur les écrans le 1.10.1986
Palme d'or au festival de Cannes 1986film britannique
Réalisation : Roland Joffé
Scénario : Rovert Bolt
Acteurs principaux: Robert de Niro : Rodrigo Mendoza
Jeremy Irons : Frère Gabriel
Réalisation : Roland Joffé
Scénario : Rovert Bolt
Acteurs principaux: Robert de Niro : Rodrigo Mendoza
Jeremy Irons : Frère Gabriel
Ray McAnnally : l'Eminence Atamirano
A partir de 1607, l'Espagne confie la gestion d'une partie de ses territoires du centre de l'Amérique du Sud à l'Ordre des Jésuites qui l'organise en "Réductions", ou villages d'indiens autonomes .Ils vont y développer une structure sociale utopique , où chaque Mission est dirigée par un conseil d'indiens élu, économiquement suffisante, avec ses règles et ses coutumes selon un système égalitaire , fermée aux laics européens.
Rivaux territoriaux , l'Espagne et surtout le Portugal qui a retrouve son indépendance en 1652 , supportent difficilement cette autonomie menaçant leur expansion économique fondée en grande partie sur l'esclavage et soupçonnée d'être porteuse des idées humanistes "libéralisantes" qui fleurissent en Europe et qui opposent notamment Jésuites et Jansénistes.
Exploitant les querelles théologiques (et politiques) européennes, ils obtiennent de Rome la dissolution des Missions à l'occasion d'un redécoupage territorial (traité de Madrid en 1750)
Chassés et renvoyés dans leur forêt où ils sont la proie facile des mercenaires marchands d'esclaves, certaines tribus dont les Guarani, se révoltent , soutenues par les Jésuites qui seront convaincus d'avoir armé les populations et organisé la "Guérilla de résistance" de 1753 où les troupes guaranies sont victorieuses .
Mais globalement la dissolution des Réductions se solde par le massacre de milliers d'Indiens et les Jésuites sont expulsés d'Amérique du Sud en 1767.
Mission est un épisode romancé mais sur fondement historique de la vie d'une Mission Jésuite-Guarani.et de son anéantissement au profit des intérêts des nations espagnoles et portugaises , de leur ressortissants mais aussi de Rome.
Au-delà des trafics d'influence économique, politique et religieux l'accent est mis sur l'expérience exceptionnelle de coexistence entre cultures européennes et amérindiennes et trop peu à mon sens sur l'organisation sociale collectiviste . Il est possible certes, de contester la légitimité de l'ingérence des Jésuites dans cette partie du monde (telle est la conclusion du film d'ailleurs ) mais une analyse objective tend à leur reconnaître une attitude plus respectueuse et moins violente que celle qui se pratiquait généralement dans ces lontaines terres de conquêtes européennes.
On peut je crois alors regarder ce film en s'abandonnant à l'idéalisme porté par des images éblouissantes , donner notre adhésion à la générosité , l'altruisme du Père Gabriel ,au moins jusqu' à ce choix de résistance pacifiste dans la voie inefficace du martyre .
La rédemption du mercenaire fratricide est sublime comme le comportement moral des Indiens rousseauistes par qui s'accorde le pardon .
Les deux grandes stars qui campent les personnages principaux , De Niro et Irons , la justesse du ton de MacAnnally supportant l'énorme poids de la responsabilité des évènements historiques, auraient pu étouffer le premier rôle du à la population indienne. Mais le talent du réalisateur assure l'équilibre en donnant toute sa dimension à cette vedette collective évoluant avec la grâce et la puissance de ce milieu naturel extraordinaire (les chutes de l' Iguaçu) dont la splendeur rejaillit sur ses habitants.
le scénario solide est enfin porté par la musique d'Ennio Morricone gravant dans notre mémoire l'empreinte indélébile de cet épisode dramatique mais exaltant de notre histoire dans lequel l'homme trouve l'occasion d'exercer ses facultés de dépassement de soi dans l'effort , la foi (qu'elle soit humaine ou religieuse) le dévouement et l'amour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire