Gustave Moreau :Hésiode et la muse |
Comme on l'a vu Ovide n'a pas précisé le nom de la statue sculptée par Pygmalion . C'est un auteur de l'époque ,Thémiseul de Saint-Hyacinthe , qui baptisa Galatée la beauté féminine du marbre de Falconet .
Galatée naquit dans le fond mythologique grec au temps des Démons de la mer (pré-olympiens ) citée par Hésiode dans sa théogonie (VIIIème s avant JC) elle était une des Néréides comme Thétis , la mère d'Achylle et Amphitrite qui devint ensuite l'épouse de l'Olympien Poseidon dieu de la mer.
Théocrite poète bucolique grec (315- 250 av JC) nous raconte dans ses Idylles comment Polyphène le cyclope était amoureux d'elle et comment repoussé à cause de sa laideur il calmait ses ardeurs et son chagrin dans l'étude et le travail :
XIe IDYLLE
LE CYCLOPE (47)
Plaintes de Polyphème sur les rigueurs de
la nymphe Galatée. L'étude et le travail, seuls remèdes des passions.
Ô Nicias (48) ! Les Muses sont l'unique remède à l'amour. Ce
remède si doux, si efficace naît parmi les hommes, et cependant qu'il est
difficile à trouver ! Mais tu dois le connaître, toi l'ami d'Esculape, toi si
cher aux neuf sœurs.
Les Muses rendaient moins amers les tourments du célèbre Cyclope, lorsqu'il aimait Galatée, alors que sur ses joues brillaient à peine les premières couleurs d'un tendre duvet. Il ne chérissait pas les roses, les fruits, les cheveux bouclés ; mais les filles d'enfer rugissant dans son âme lui faisaient regarder d'un oeil de mépris le reste de la nature.
Souvent ses troupeaux retournaient seuls au bercail. Lui, errant dès l'aurore, sur le rivage couvert d'algue marine, il appelait Galatée, et portait dans son cœur le trait profond dont l'avait frappé la main redoutable de Vénus. Assis sur un rocher élevé, l'œil fixé sur la mer, pour adoucir ses peines il chantait :
Ô belle Galatée ! Pourquoi fuir l'amant qui t'adore ? Quand tu me regardes, tu es plus blanche que le lait, plus douce que l'agneau, plus légère que la génisse ; mais quand tu détournes de moi tes beaux yeux, oh ! alors tu deviens plus aigre que le fruit de la vigne sauvage.
Tu viens sur cette plage quand le sommeil clôt mes paupières ; mais aussitôt que mon œil s'ouvre à la lumière du jour, tu fuis comme la brebis fuit le loup sanguinaire.
Je commençai à t'aimer, jeune Nymphe, le jour où, pour la première fois, tu vins avec ma mère cueillir des hyacinthes sur la montagne ; moi je montrais le chemin.
Dès lors plus de repos pour moi, je ne puis plus vivre loin de ta présence, et cependant, Jupiter en est témoin, tu n'as nul souci de ma peine.
Je sais, ô la plus belle des Nymphes ! oui, je sais pourquoi tu me fuis ; c'est qu'un épais sourcil ombrageant mon front se prolonge de l'une à l'autre oreille ; c'est que je n'ai qu'un oeil et que mon nez élargi descend jusque sur mes lèvres.
Pourtant, tel que je suis, je pais mille brebis, je presse leurs mamelles et je bois leur lait délicieux ; l'été, l'automne, à la fin de l'hiver, toujours mes clayons sont pleins d'excellent fromage.
Nul Cyclope ne m'égale dans l'art de jouer du hautbois, et souvent toi que j'adore, toi qui es plus douce que la pomme vermeille, souvent je te célèbre dans mes chants pendant la nuit obscure.
Pour toi je nourris onze faons que décore un beau collier, et quatre petits ours ; mais viens auprès de moi, et tout ce que je possède, t'appartiendra.
Laisse la mer azurée se briser contre le rivage ; tes nuits seront plus douces passées à mes côtés dans ma grotte ; là, croissent le laurier et le cyprès, le lierre noirâtre et une vigne chargée des raisins les plus doux.
Ma grotte est arrosée d'une onde fraîche que me verse l'Etna de ses rochers couverts d'une neige éternelle ; elle me fournit une boisson digne des dieux ; qui peut, à tant d'avantages, préférer le séjour des flots bruyants ?
Mais si ta vue est blessée des longs poils dont ma peau se hérisse, j'ai du bois de chêne et un feu qui ne s'éteint jamais sous la cendre ; viens, et je suis prêt à tout souffrir, je te livre mon existence entière, et mon oeil unique, cet oeil qui m'est plus précieux que la vie.
Hélas ! pourquoi la nature m'a-t-elle refusé des nageoires ? j'irais à toi à travers les ondes, je baiserais ta main si tu me défendais de cueillir un baiser sur ta bouche.
Je voudrais te porter le lis éclatant et le rouge pavot, dont la feuille résonne sous les doigts ; mais l'été produit l'un, l'hiver voit croître l'autre.
Jeune Nymphe, si un étranger aborde vers ce rivage, je veux qu'il m'enseigne à plonger au fond des mers ; j'irai voir quel charme puissant vous retient sous les ondes, toi et tes compagnes.
Quitte les flots, ô Galatée ! et sur ce rocher puisses-tu, comme moi, oublier ton humble demeure. Viens garder les brebis auprès de Polyphème, viens les traire, et faire des fromages en mêlant au lait pur une acide liqueur.
Ma mère seule a causé tous mes maux ; c'est elle seule que j'accuse : jamais elle ne t'a parlé de mon amour, elle qui chaque jour me voyait dépérir ; mais à mon tour aussi, pour la tourmenter, je lui dirai : je souffre, oui, je souffre beaucoup.
Ô Cyclope, Cyclope ! où est donc la raison ? Ne ferais-tu pas mieux d'aller tresser le souple osier, couper le vert feuillage pour tes agneaux ? Trais la brebis qui vient près de toi ; pourquoi courir après celle qui fuit ?
Tu trouveras une autre Galatée moins rebelle à tes vœux et peut-être plus belle. Plusieurs jeunes Nymphes veulent, à l'ombre de la nuit, m'associer à leurs jeux ; elles rient, et leur joie est extrême quand je me prête à leurs danses folâtres ; ainsi on compte donc Polyphème pour quelque chose sur la terre !
C'était ainsi que par ses chansons, l'amoureux Cyclope soulageait ses peines cruelles, et son remède était plus puissant que s'il eût payé au poids de l'or les secrets du dieu d'Épidaure.
Les Muses rendaient moins amers les tourments du célèbre Cyclope, lorsqu'il aimait Galatée, alors que sur ses joues brillaient à peine les premières couleurs d'un tendre duvet. Il ne chérissait pas les roses, les fruits, les cheveux bouclés ; mais les filles d'enfer rugissant dans son âme lui faisaient regarder d'un oeil de mépris le reste de la nature.
Souvent ses troupeaux retournaient seuls au bercail. Lui, errant dès l'aurore, sur le rivage couvert d'algue marine, il appelait Galatée, et portait dans son cœur le trait profond dont l'avait frappé la main redoutable de Vénus. Assis sur un rocher élevé, l'œil fixé sur la mer, pour adoucir ses peines il chantait :
Ô belle Galatée ! Pourquoi fuir l'amant qui t'adore ? Quand tu me regardes, tu es plus blanche que le lait, plus douce que l'agneau, plus légère que la génisse ; mais quand tu détournes de moi tes beaux yeux, oh ! alors tu deviens plus aigre que le fruit de la vigne sauvage.
Tu viens sur cette plage quand le sommeil clôt mes paupières ; mais aussitôt que mon œil s'ouvre à la lumière du jour, tu fuis comme la brebis fuit le loup sanguinaire.
Je commençai à t'aimer, jeune Nymphe, le jour où, pour la première fois, tu vins avec ma mère cueillir des hyacinthes sur la montagne ; moi je montrais le chemin.
Dès lors plus de repos pour moi, je ne puis plus vivre loin de ta présence, et cependant, Jupiter en est témoin, tu n'as nul souci de ma peine.
Je sais, ô la plus belle des Nymphes ! oui, je sais pourquoi tu me fuis ; c'est qu'un épais sourcil ombrageant mon front se prolonge de l'une à l'autre oreille ; c'est que je n'ai qu'un oeil et que mon nez élargi descend jusque sur mes lèvres.
Pourtant, tel que je suis, je pais mille brebis, je presse leurs mamelles et je bois leur lait délicieux ; l'été, l'automne, à la fin de l'hiver, toujours mes clayons sont pleins d'excellent fromage.
Nul Cyclope ne m'égale dans l'art de jouer du hautbois, et souvent toi que j'adore, toi qui es plus douce que la pomme vermeille, souvent je te célèbre dans mes chants pendant la nuit obscure.
Pour toi je nourris onze faons que décore un beau collier, et quatre petits ours ; mais viens auprès de moi, et tout ce que je possède, t'appartiendra.
Laisse la mer azurée se briser contre le rivage ; tes nuits seront plus douces passées à mes côtés dans ma grotte ; là, croissent le laurier et le cyprès, le lierre noirâtre et une vigne chargée des raisins les plus doux.
Ma grotte est arrosée d'une onde fraîche que me verse l'Etna de ses rochers couverts d'une neige éternelle ; elle me fournit une boisson digne des dieux ; qui peut, à tant d'avantages, préférer le séjour des flots bruyants ?
Mais si ta vue est blessée des longs poils dont ma peau se hérisse, j'ai du bois de chêne et un feu qui ne s'éteint jamais sous la cendre ; viens, et je suis prêt à tout souffrir, je te livre mon existence entière, et mon oeil unique, cet oeil qui m'est plus précieux que la vie.
Hélas ! pourquoi la nature m'a-t-elle refusé des nageoires ? j'irais à toi à travers les ondes, je baiserais ta main si tu me défendais de cueillir un baiser sur ta bouche.
Je voudrais te porter le lis éclatant et le rouge pavot, dont la feuille résonne sous les doigts ; mais l'été produit l'un, l'hiver voit croître l'autre.
Jeune Nymphe, si un étranger aborde vers ce rivage, je veux qu'il m'enseigne à plonger au fond des mers ; j'irai voir quel charme puissant vous retient sous les ondes, toi et tes compagnes.
Quitte les flots, ô Galatée ! et sur ce rocher puisses-tu, comme moi, oublier ton humble demeure. Viens garder les brebis auprès de Polyphème, viens les traire, et faire des fromages en mêlant au lait pur une acide liqueur.
Ma mère seule a causé tous mes maux ; c'est elle seule que j'accuse : jamais elle ne t'a parlé de mon amour, elle qui chaque jour me voyait dépérir ; mais à mon tour aussi, pour la tourmenter, je lui dirai : je souffre, oui, je souffre beaucoup.
Ô Cyclope, Cyclope ! où est donc la raison ? Ne ferais-tu pas mieux d'aller tresser le souple osier, couper le vert feuillage pour tes agneaux ? Trais la brebis qui vient près de toi ; pourquoi courir après celle qui fuit ?
Tu trouveras une autre Galatée moins rebelle à tes vœux et peut-être plus belle. Plusieurs jeunes Nymphes veulent, à l'ombre de la nuit, m'associer à leurs jeux ; elles rient, et leur joie est extrême quand je me prête à leurs danses folâtres ; ainsi on compte donc Polyphème pour quelque chose sur la terre !
C'était ainsi que par ses chansons, l'amoureux Cyclope soulageait ses peines cruelles, et son remède était plus puissant que s'il eût payé au poids de l'or les secrets du dieu d'Épidaure.
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Site de Philippe Remacle
Odilon Redon: Polyphène et Galatée |
Mais c’est bien semblable
RépondreSupprimerCette image aimable
Que Pygmalion nous offre
En ouvrant son coffre
Notre antique artiste
Qui était fantaisiste
Aimait sa création
De toute sa passion
Du bout de mon pinceau
Je fais naître sans berceau
Ton portrait que j’arrose
De vers et de proses
Sous le feuilles tendres
Je t’ai vu t’étendre
Au petit matin
A portée de main
C’est ainsi que j’ose
Pour la métamorphose
Comme par enchantement
Mon dessin , devenu vivant
Délaissant la pose,
Celle qui ankylose
Tu m’es bien venue
Et sans retenue
D’un miroir célestre
D’un seul coup, d’un geste
Me prendre la main
C’était mon destin.
Le sculpteur ainsi
A donc réussi
Sans être empoté
A marier Galatée
En venant orner
Les dessins d’René
Marquise diablesse
N’a pas eu de cesse
Que de réveiller
Et ce sans sommeiller
Les mots succulents
Et rêves ardents
Boire le ptit vin chaud
Sortie du cachot
Du donjon tout noir
C’était pas la gloire
Lors le pastoureau
De sa ptite cahute
A sorti la flûte
Pour deux tourtereaux.
Et a bien poussé
Jolie mélodie..
Ils ont bien valsé
Bien après midi
Y avait pas d’château
Mais un grand chapeau
Recueillant bécots
Et autres abricots
A tous ces plaisirs
Fruits de leur désir
C’est après minuit
Qu’ils se sont enfuis.
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!!! Quelle imagination pour la créature !!! Décidément nos mythes continueront d'inspirer encore longtemps nos poètes !!
SupprimerNos mythes ne dorment pas aux boules à mites. Bravo!
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