Sortie :
Novembre
1953.
Réalisation :
Yves Allégrert, Rafael E. Portas.
Scénario :
Jean Auranche.
Musique :
J.-P. Misraki.
Interprétation :
Michèle Morgan &
Gérard Philipe.
Synopsis
Médecin
français ayant sombré dans l’alcoolisme après la mort de sa
femme dont il se sent responsable, Georges (Gérard Philipe) s’est
réfugié dans un petit village mexicain. Alors qu’il n’attend
plus rien de la vie, Georges voit débarquer un jeune couple de
touristes, Tom et Nellie (Michèle Morgan). Le décès de Tom à son
arrivée dans le village annonce une épidémie de méningite
cérébrospinale et laisse Nellie sans aucune ressource dans le
village ravagé par la maladie. Ces circonstances extrêmes
rapprochent Nellie et Georges au milieu des menaces de déchéances
sociale mais aussi morale.
Un mélo disent certains ; pour moi un grand film, de ceux qui
vous laissent des souvenirs lumineux.
Quand
j’ai découvert sa genèse, lointaine adaptation d’une nouvelle
de J.-P. Sartre, j’ai d’abord crié au miracle. Était -il
possible de trouver une telle dose de sentiments chez notre
philosophe existentialiste ?
J’ai
vite déchanté quand j’ai lu qu’il avait renié la version
d’Yves Allégret et je me suis précipitée sur la nouvelle.
Les
choses se sont remises à leur place : il y avait Typhus
de Sartre d’une part et Les Orgueilleux d’Yves
Allégret d’autre part, même si les héros portant les mêmes
prénoms évoluaient dans une trame comparable. L’imaginaire
pouvait bien leur avoir fait suivre les mêmes chemins, les avoir
inscrits dans un même dessin, une cartographie existentielle
comparable, ils ne pouvaient être confondus.
Il
existe entre eux cet abîme qui sépare un humaniste d’un
existentialiste blasé.
Le
juste.
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Peu importe celui dont je me sens le plus proche (les heures de nos
vies décident) mais ces personnages sont des possibles l’un comme
l’autre tout aussi improbables ou tout aussi hypothétiquement
crédibles.
Disjoignons-les
donc comme les créatures de deux récits indépendants. Il est
certain que si Typhus prête davantage à la réflexion,
le film d’Allégret fait du bien en flattant notre fibre
sentimentale toujours éprise de rédemption.
Je ne
pense pas que la nouvelle de Sartre dans un premier temps envisagée
au cinéma par Delannoy ait été finalement mise en scène. Quel
dommage ! Conçue dans la forme d’un scénario par Sartre,
c’est une œuvre cinématographique « clé en mains ».
Encore une question : pourquoi ce titre choisi par Yves
Allégret ?
Les
Orgueilleux.
Les
prédateurs à l’affût des faiblesses.
Danser
jusqu’à l’épuisement pour l’oubli dans une bouteille de
Tequila.
Conscience,
défi, résistance.
Bonjour Emma,
RépondreSupprimerGénéralement peu coutumier de commenter vos "posts" toujours très intéressants, je me décide pourtant à le faire pour la deuxième fois de suite.
J'ai vu ce film il y a quelques années et j'en ai gardé une excellente impression. Le jeu des deux principaux acteurs, "monstres sacrés" pour moi, ainsi que cette trame humaniste en sont c'est certain la cause. Sans doute aussi parce que il m'est arrivé de côtoyer ces types de personnages marqués par la vie.
Heureusement également, que j'ignorais qu'un écrit de J-P Sartre avait inspiré Allégret, car n'appréciant pas sur le plan humain ce philosophe - je lui préfère de loin Raymond Aron plus humaniste et plus"honnête intellectuellement" à mes yeux- j'aurais sans doute visionné un autre film.
Bonjour Charlie , C'est un plaisir de vous lire ! Bien sûr le film est porté par ces deux "monstres sacrés" ! et aussi par les seconds rôles qui jouent si juste à mon sens avec un faible pour ce vieux médecin qui incarne admirablement dans cette tourmente d'un mal ravageant les esprits autant que les corps, la force inébranlable de la compassion et du dévouement ! Curieux de constater quelle place prennent souvent les seconds rôles au fur et à mesure des visionnages des films ? Et je n'ai pas assez insisté sur ce morceau d'anthologie de la danse de Gérard Philipe pour une bouteille de Tequila . Une performance extraordinaire que je ne me lasse pas de voir ! Youtube en donne un extrait mais la vidéo est bloquée en France . Je ne vous reprocherai pas votre antipathie pour Sartre , il ne fait pas l'unanimité (même si moi je l'apprécie de manière non-inconditionnelle :-) Son sur Les orgueilleux : de J.P. Sartre à Yves Allégret
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