« Que serait un monde sans la musique ? », disait un certain… « Que serait un monde sans images, sans couleurs, sans les mots ? Que serait l’homme sans émotions ? Son cœur est un luth suspendu ; sitôt qu’on le touche, il résonne. » – de Béranger
Avec les conférences de Roland Lehoucq: Gravité sans pesanteur, trous noirs , trou de ver, nouvelles dimensions, espace/temps etc.....
https://youtu.be/OiTiKOy59o4
https://youtu.be/BjA4zRnNtjU
On est bien ici aux limites du réel et de l'imaginaire . Peut-on encore parler de Science-fiction ?
Les réalisateurs de ce genre s'entourent maintenant de spécialistes et d'experts , les théories scientifiques au coeur du film font l'objet de vulgarisations pointues accessibles au plus grand nombre des spectateurs un tant soit peu curieux. Les "bons films" sont au moins crédibles , les situations possibles et le niveau de fiabilité en définit en grande partie la qualité.
Mais la vraisemblance plus ou moins rigoureuse ne fait pas tout , le cinéma s'inscrit dans la création artistique avec des valeurs qui font appel à nos critères esthétiques, psychologiques , philosophiques qui s’accommodent de l'imaginaire pour traduire sentiments et émotions . Gravity est un bon exemple équilibrant les deux aspects : un jugement favorable des scientifiques et notre émotion face à cette éternelle problèmatique de la pulsion de vie quand tout semble perdu , plus que jamais extrème dans ce milieu hostile du vide spatial.
Interstellar serait moins crédible , mais il m'a paru que la théorie scientifique en jeu était encore plus complexe que l'absence de gravité . J'ai vite décroché et les nouvelles dimensions vont me rester encore longtemps étrangères .
Le motif "humain" du film est par ailleurs aussi intéressant : peut-on choisir entre le bonheur des êtres qui nous sont proches et la survie de l'humanité ? Un sujet tout à fait d'actualité si l'on juge de notre attitude face au dérèglement climatique, ou plus généralement :la difficulté de choisir entre bien être immédiat et un bonheur dont nous ne jouirons pas nous-mêmes ?
Interstellar
https://youtu.be/4Hf_XkgE1d0
(Scène culte : "Au loin ce ne sont pas des montagnes ! c'est une vague !" )
https://youtu.be/_7ii9nhqYDA
Gravity 2013
film de Alfonso Cuaron
avec Sandra Bullock
Georges Cloonay
Musique Steven Price
Interstellar 2014
de Christopher Nollan
avec
Matthiew Mc Conaughey, Casey Afflleck, MattDamon, Anne Hathaway,Jessica Chastain, Michael Caine
Personnalité au
contourpsychologiquecomplexe :homosexualité tardivement assumée,amours incestueuses ,addictions diverses , maladie.Ses thèmes favorissont les
drames de personnagesfaibles,inadaptés , marginaux persécutés parla société traditionnelle, la
moraleconventionnelleouleurs
passions.
Sa mortestmystérieuse: accident, assassinatousuicide.
La mise en scènedeses personnagesa séduitungrand nombredesmeilleursréalisateurs decinémadesonépoqueetsonœuvre au théâtreouadaptéeau cinémaatrouvéunpublicfavorableen particulier enFrance .
Dès les premièressequences,
SydneyPollack plonge le spectateurdans une atmosphere lourde, une
ambiancepesante ouune mèrejoue lerôled’entremetteuse et oùune jeune filletroppure finit parseperdre .Dutrès boncinéma qui mêle la
reflexionetl’histoire, le drameet l’amour. Excellenteinterprétation deNatalieWood .
Unfilmdans la traditionducinema
romanesque etsocial surfondde criseéconomiqueauxétats unis. les Cheminsdeferlicencientà tourdebrasetlesgroupes sociauxconstitués autourdecetteactivitéquiavaient profité autantque favorisél’explosiondes richesses, sontdémantelésdans la souffrance quotidienne duchômage,des désillusions, pertesderepères, éclatementetmigrationde population ..
Au réalismedu bouleversementsociallesindividusrépondenten cherchant désespérémentleurpartde bonheuroùqu’ilsoitetquelques unsseréfugientdans lerêve.
L’histoireestuneconfrontationconstantedela
réalitéetdufantasmemeurtrissantles plus fragilestelsAlvaStarr. Le dramesocialtrouvesonécho danslafaiblessepsychologiquedela jeunefille; incapabled’accepterla médiocrité desonexistenceelle se
réfugiedans sondéni duréelquibrouille sa consciencedes conséquencesdesesactes
Ecarteléeentresesdésirsetceuxd’unemèreplus
ou moins entremetteuse poursuivantelle mêmesonproprerêve de sauvetagesocial, Alva naviguede bras enbrasau gré de ses amourséphémèresetsur lescoussinsd’unvieux wagondésaffecté décoré parson pèreautempsde leur prospéritéLaestsonParadissonmondemagiqued’oùelleaperçoitlecielblancimmaculé ,, aussiblancqu’un efeuilledepapiertoutepropre …. Ce n’estpasde
lapoussièrequirecouvrelescoussinsmaisun nuage detalcparfuméaulilas…..
Etquand leventdansle couloirducompartimentébranleletrainonentendsa chansonquiscande "papillonnoir,papillon noir,papillon noir", englissantsurles rails imaginaires…..
L’amourdu pragmatique Owen venupourlicencierles cheminots, ne parviendra pas àla sauveret il apprendra à ses dépens ,qu’ilestimpossiblede marchersur les traces d’un rêveur, quel’éveillerc’estsigner sonarrêt demort.
Charmesupplémentairedu film :Willy , le narrateur,
lajeunesœur d’ Almaquiahéritéde sonrêveenmêmetempsquedeses oripeauxetdeses bijoux depacotille.
Sur la voiedésertéedésormais ,elleexhibeses trésorsenchantantenbouclesapauvrerengainequi pour nouss’élèveaurangdebouleversantleitmotiv..
Le refuge d'Alva :
un vieux wagon désaffecté décoré par son père
au temps de leur prospérité La
est son Paradis
son monde magique
d’où elle aperçoit
le ciel blanc
immaculé ,, aussi blanc qu’une
feuille de papier
toute propre …. Ce n’est pas de
la poussière qui recouvre les
coussins mais un nuage de talc
parfumé au lilas …..
Et
quand le train roule trop vite ,
on entend sa chanson
qui fait " papillon noir, papillon noir,
papillon noir," en
glissant sur les rails imaginaires ….
- De quoi rêvez-vous ?
- Je ne rêve jamais
Le ciel n'est pas blanc il est bleu et ce n'est pas du talc parfumé au lilas , c'est de la poussière
L’amour du pragmatique Owen venu
pour licencier les cheminots, ne parviendra pas à la sauver
et il apprendra à ses dépens , qu’il est
impossible de marcher sur les traces d’un rêveur , que
l’éveiller c’est signer son
arrêt de mort
Sais-tu où est Alva aujourd'hui ? ... Elle est dans le pré aux squelettes
Médecin
français ayant sombré dans l’alcoolisme après la mort de sa
femme dont il se sent responsable, Georges (Gérard Philipe) s’est
réfugié dans un petit village mexicain. Alors qu’il n’attend
plus rien de la vie, Georges voit débarquer un jeune couple de
touristes, Tom et Nellie (Michèle Morgan). Le décès de Tom à son
arrivée dans le village annonce une épidémie de méningite
cérébrospinale et laisse Nellie sans aucune ressource dans le
village ravagé par la maladie. Ces circonstances extrêmes
rapprochent Nellie et Georges au milieu des menaces de déchéances
sociale mais aussi morale.
Un mélo disent certains ; pour moi un grand film, de ceux qui
vous laissent des souvenirs lumineux.
Quand
j’ai découvert sa genèse, lointaine adaptation d’une nouvelle
de J.-P. Sartre, j’ai d’abord crié au miracle. Était -il
possible de trouver une telle dose de sentiments chez notre
philosophe existentialiste ?
J’ai
vite déchanté quand j’ai lu qu’il avait renié la version
d’Yves Allégret et je me suis précipitée sur la nouvelle.
Les
choses se sont remises à leur place : il y avait Typhus
de Sartre d’une part et Les Orgueilleux d’Yves
Allégret d’autre part, même si les héros portant les mêmes
prénoms évoluaient dans une trame comparable. L’imaginaire
pouvait bien leur avoir fait suivre les mêmes chemins, les avoir
inscrits dans un même dessin, une cartographie existentielle
comparable, ils ne pouvaient être confondus.
Il
existe entre eux cet abîme qui sépare un humaniste d’un
existentialiste blasé.
Le
juste.
Peu importe celui dont je me sens le plus proche (les heures de nos
vies décident) mais ces personnages sont des possibles l’un comme
l’autre tout aussi improbables ou tout aussi hypothétiquement
crédibles.
Disjoignons-les
donc comme les créatures de deux récits indépendants. Il est
certain que si Typhus prête davantage à la réflexion,
le film d’Allégret fait du bien en flattant notre fibre
sentimentale toujours éprise de rédemption.
Je ne
pense pas que la nouvelle de Sartre dans un premier temps envisagée
au cinéma par Delannoy ait été finalement mise en scène. Quel
dommage ! Conçue dans la forme d’un scénario par Sartre,
c’est une œuvre cinématographique « clé en mains ».
Encore une question : pourquoi ce titre choisi par Yves
Allégret ?
Les
Orgueilleux.
Les
prédateurs à l’affût des faiblesses.
Danser
jusqu’à l’épuisement pour l’oubli dans une bouteille de
Tequila.