dimanche 18 décembre 2011

Cioran : Les grandes nations , les grands peuples ..et les autres

Cioran :  La tentation  d'exister 
 Petite  théorie  du  destin 

Cioran    n'épargne personne   ,  il   griffe  , il  égratigne  , dans une   volonté  de  lucidité  qui  ressemble  bien  au  desespoir   inconsolable  d'un  absolu  impossible mais  il  sait  aussi   retourner    favorablement    la  malédiction   de  l'histoire  en   auréolant   les  vaincus  ,  les perdants   de   défauts  admirables   .
D'ailleurs  jusqu'à  présent nous n'avons pas vu l'ombre d'un  vainqueur   , si   ce n'est  la marche  inexorable  du  temps   qui   règle  aussi bien le  sort  des  civilisations .que le  destin des hommes . 
Le philosophe  de   Rembrandt

"Comment  croire   aux philosophies quand on  sait  de  quels  regards  pâles   elles sont  le  reflet  ?  L'habitude  du  raisonnement  et de la  spéculation  est  l'indice  d'une insuffisance   vitale  et  d'une  déterioration  de l'affectivité .
Pensent  avez méthode   ceux là  seuls qui  , à  la  faveur  de leurs  déficiences  parviennent à  s'oublier  ,  à ne plus faire  corps  avec leurs idées  :  la philosophie  apanage  d'individus  et  de peuples  biologiquement   superficiels  ."

C'est   Cioran, le  philosophe,  qui  le  dit  ..


Les  grandes  nations  et les  grands peuples  

Musée  de  l'Hermitage   Saint Petersbourg

La Russie  : Les personnages  de  Dostoievski  la  mettent  sur le même  pied  que Dieu  ,  puisque le mode  d'interrogation  appliqué  à  celui-ci ,  ils l'étendent à celle-là :  faut-il  croire à la Russie ?  Faut-il  la nier ?  existe-t-elle  réellement  ou n'est  -elle  qu'un pretexte  ?  S'interroger  de la  sorte  c'est   poser   en  termes  théologiques  un  problème local . Mais  justement   , pour Dostoievski, la  Russie ,  loin d'être un  problème local  , est un problème universel , au  même  titre  que l'existence de  Dieu . 

L'Escurial  de  Madrid  De  Philippe  II

L'Espagne  : C'est le mérite  de  l' Espagne   de  proposer un  type  de   developpement  insolite  , un  destin  génial  et inachevé. (On  dirait un  Rimbaud  incarné  dans une  collectivité  )....


Et  les "petits  peuples"  ,  les  autres    les Roumains par  exemple   puisque   Cioran  nous parle  de  lui
Château  de  Bran   ( http://exporoumanie.free.fr/bran1.htm)

Etre  français est une  évidence  :  on n'en  souffre   ni on ne  s'en  réjouit  ;  on  dispose  d'une  certitude qui   justifie   la  vieille  interrogation   :  "Comment peut  on  être  Persan ?  "
Le paradoxe  d'être  persan   (en l'occurrence  roumain   )  est  un tourment   qu'il  faut  savoir  exploiter   ,  un  défaut dont on  doit   tirer  profit  ...... Gardons nous  pourtant de  trop  nous plaindre   :  n'est-il  pas  réconfortant  de  pouvoir opposer  aux désordres  du  monde   la  cohérence  de nos  misères et  de nos défaites   ?  Et  n'avons -nous pas  , face  au  dilettantisme  universel,  la  consolation  de  posséder ,  en   matière  de  douleurs,  une   compétence  d'écorchés et  d'érudits  ? 

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