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vendredi 23 septembre 2011

L'arbre de Lumière ...

Après  l'arbre  rouge , voici l'Arbre  d'or  :

Alors  Palùrien  se  leva  et  dit  aux  dieux :
"Recueillez maintenant la  lumière  qui  goutte  en  forme liquide de ce bel  arbre et  entreposez-la  dans  Silidrin , et ne lui  permettez  de la quitter  qu'avec frugalité. Voici,  cet  arbre   ,  lorsque  les  douze heures  de  sa pleine  lumière  seront   passées, décroîtra  à nouveau, et  à ce  moment la lumière  de  Laurelin éclatera à nouveau;  mais  pour  qu'il ne  puisse  s'épuiser, arrosez-le  encore  et toujours   à  partir  du  chaudron  de  Kukullin à l'heure  où   Silpion  s'affaiblit, mais à  Silpion  vous  ferez de même,  versant   à  nouveau  la  lumière  recueillie de  la  profonde   Silidrin  à  chaque  décroissance  de l'arbre  d'or.
La lumière  est la  sève de ces  arbres et  leur   sève  est la  lumière !"

Et  avec  ces mots  elle  signifiait que  bien  que  ces  arbres dussent  être   arrosés  de lumière pour  avoir  de la  sève et  vivre, pourtant  de par leur  croissance et leur   être, ils fabriquaient  sans   cesse  de la lumière en  grande  abondance encore par-dessus  et  au-delà de ce que leurs   racines  aspiraient;  mais les  dieux ouirent  sa  commande et Vana fit que  l'une  de ses demoiselles,  Urwen  elle-même,s'occupât  de cette  tâche d'arroser  Laurelin , tandis  que  Lorien ordonna  à  Silmo ,  un  jeune homme  qu'il  aimait, d'être  toujours  attentif  au  rafraîchissement de  Silpion. C'est  pourquoi  il  est  dit   qu'à chaque  arrosage des  arbres, il  y eût  un  merveilleux  crépuscule d'or  et  d'argent et  de  grande  beauté de  lumières  mêlées avant  que  l'un  des  arbres ne pâlit  tout  à  fait ou que l'autre  n'arrivât  à  sa pleine gloire....

J.R.R. Tolkien , La  venue  des  Valar  et la  construction  de Valinor   du  Livre  des   Contes  perdus  

dimanche 18 septembre 2011

C'est ...L'Automne ....( Lamartine)



Bouleaux

L'automne
Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !

Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,
J'aime à revoir encore, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !

Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits,
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !

Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !

Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L'air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !

Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?

Peut-être l'avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore
Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ? ...

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphir ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu'elle expire,
S'exhale comme un son triste et mélodieux.

Alphonse de Lamartine