dimanche 27 février 2011

Barbra Streisand - Vocalise-Pavane-FAURE


 



C'est Lindor, c'est Tircis et c'est tous nos vainqueurs!
C'est Myrtille, c'est Lydé...! Les reines de nos coeurs!
Comme ils sont provocants! Comme ils sont fiers toujours!
Comme on ose régner sur nos sorts et nos jours!

Faites attention! Observez la mesure!

Ô la mortelle injure! La cadence est moins lente!
Et la chute plus sûre! Nous rabattrons bien leur caquets!
Nous serons bientôt leurs laquais!
Qu'ils sont laids! Chers minois!
Qu'ils sont fols! (Airs coquets!)

Et c'est toujours de même, et c'est ainsi toujours!
On s'adore! On se hait! On maudit ses amours!
Adieu Myrtille, Eglé, Chloé, démons moqueurs!
Adieu donc et bons jours aux tyrans de nos coeurs!
Et  Bons  jours  !
(Robert  de  Montesquiou -Fezensac)

Mantoue ou Bologne

Mantoue aurait été  une belle  destination .  Emiliano sentimentalement   attaché à  la  région  des Abruzzes s'interessait  également aux sites  historiques et  artistiques  qui  avaient  brillé et  enrichi la culture  italienne   , particulièrement dans cette  partie de l'Italie  du  nord formant  avec  Bologne, Venise et  Milan  un  triangle  fertile   en hauts  lieux  culturels  et prestigieux  .
Elena aimait   à le suivre  au gré des  liens  qu'il  lui suggérait  créant  des repères  géographiques à partir  desquels  elle pouvait associer  à  leur  racines   des artistes depuis  longtemps  admirés , situer  le déroulement d'évènements historiques, monter  un  décor  réaliste pour  des  oeuvres  d'art  flottant  jusque  là , dans   l' espace  indéfini   d'une  Italie monolithique.
C'était  pour  elle  un  plaisir  immense de  rassembler   ces pièces  de  puzzle et de  marier en sa compagnie arts,   histoire ,   géographie,  architecture . Il était  généreux  dans  ses partages  et  savait  par  quelques mots  exciter  sa  curiosité. Il avait  l'intuition  de  ce qu'elle  aimait et  ne manquait  pas  d'insister  sur  ses motifs  favoris . C'était   agréable  pour  lui de  trouver  quelqu'un  d'aussi  réceptif à  ses interêts et la sympathie  qu'elle  éprouvait  à son  égard  la rendait  avide de  ces  nouvelles  connaissances . Elena  avait   en effet, cette fâcheuse  tendance   à mêler à toute chose   l'affectif  dont semblait  dépendre   ses  facultés  de concentration  et  de mémorisation !
  A Mantoue , il   mélèrent  les  richesses  du  Palais Ducal  , les  amours licencieuses  dramatisés  par  Verdi , le génie  de  Mantegna,   les  merveilles  architecturales  du  quattrocento, et  le lyrisme buccolique de  Virgile ""Mantova mi generò, la Calabria mi rapì, mi tiene oggi Partenope: cantai i pascoli, le campagne, i condottieri".
. Les  jeux de lumière dans  les ruines  d'une  vieille  abbaye  romane inspirèrent  à Tarkovsky son  mysticisme... Les  jardins   s'animaient,  les   voies s'ordonnaient  pour que  cheminent  les  artistes  et  les princes,jusqu'au Palais  des Doges et les  rives  de la Lagune, s'arretant à la Fenice  ou  à la billetterie  de la  Scala .
La  barrière de  la  langue plus encore  que l'éloignement   limitait   leurs  commentaires  et  les  laissaient , chaque fois délicieusement  insatisfaits  , dans un horizon  d'attente   entretenant  l'intensité de leur  relation .


 Abbazia san  Galgano

Avec une réserve peu  compréhensible ,  ils  évitaient   de  parler  de   Bologne , Emiliano sans  doute  par modestie et  Elena parce qu'elle ne voulait  pas paraitre indiscrete   , espérant en son  initiative.
Ses  rares  allusions  étaient  assez critiques et  il  ne vint pas à l'esprit  d'Elena  d'aller  au delà  .  Elle  pensait  pourtant  souvent  à  une  de  ses premières   aquarelles  , pâle  copie  d'un  peintre ( dont  j'ai  oublié le  nom) , mais qui   , encadrée , supportait  d'être  regardée  et l'avait  par  conséquent   maintenue  une  bonne  partie  de  son  existence en  un lien  étroit   dans  l'ombre  des  deux tours jumelles.
 Les siècles  séparaient  l'image   de   sa  nouvelle  réalité   dissociant   l'objet  de  sa  représentaion et  privant   Elena  d'une  projection  imaginaire  sensible  ..
Ce  ne  fut  que bien  longtemps  après leur  séparation  qu'elle   s'aventura  dans les  rues  de  Bologne   par   cette  merveilleuse  application  informatique  qui  vous permet  d'évoluer  dans l'espace  géographique  virtuel  comme   si  vous y etiez  !  Et   elle ne s'en  priva  pas  , errant  dans  cette  ville  magnifique   comme   en  ont  le  secret  les  villes  italiennes  , aux  façades tantôt  charmantes  et  colorées   , tantôt  superbes  dans  leur  architectures  classique ,  dédales  de petites  rues  ,  souvent   soulignées   d'arcades élégantes, palais embellissant  les masures voisines , mélanges   de  rigueur  et  d'anarchie  ....
"Ma piove  spesso  à Bologna ..."

Bologne   Les deux  tours ( Aquarelle 19 ??)  copie  de   ? 


samedi 26 février 2011

Musique et sublime

Johannes Brahms sextet n°1 op. 18 2ème mvt andante ma moderato


Musique et  sublime

Sextuor n°1 de BRAHMS , op 18
second mouvement

Dans l'instant.... un air plus beau que d'autres, une émotion qui vous laisse sans défenses , un éblouissement qui submerge tout ce qui n'est pas essentiel , et nous voilà livrés à ce que la raison ignore.

Parce que la beauté communique à nos regards intérieurs une lumière qui exalte la couleur des choses en les lavant des imperfections que nos sens malades s'évertuent à répandre pour les souiller , nos sentiments libérés de leurs chaines, du calcul et de la tyrannie morale débordent des carcans où la réalité nous enferme.

Dans l'unique instant présent où opère le charme , la question du possible , de l'acceptable , de l'admis, ne se pose plus . Dans cette immédiateté du ravissement , il n'est pas de projet , pas de futur , pas d'espoir, pas plus que le doute n'a sa place , ni la mémoire des échecs ou des blessures ...

C'est un instant fragile où tout ne peut être que plaisir dans un abandon au sublime.

Fevrier 2008

vendredi 25 février 2011

Dérision /Dérizione ,Pagliaccio ( L.(Pavarotti)

.Ridi Pagliaccio -Pavarotti

La seule  cure  contre la vanité c'est  le  rire et la seule  faute  qui  soit  risible   c'est  la  vanité .
Bergson  ,  le  Rire  


La capacité  de  se  tourner  soi-même  en dérision est  le meilleur  des remèdes


-- Ecco ciò che accade a chi salta dalla nave. :)

Che notta buia che c’è…
povero me, povero me…
Che acqua gelida qua
nessuno più mi salverà…
Son caduto dalla nave, son caduto
mentre a bordo c’era il ballo…

Onda su onda
il mare mi porterà
alla deriva
in balia di una sorte bizzarra e cattiva
onda su onda
mi sto allontanando ormai,
la nave è una lucciola persa nel blu
mai più ritornerò.


Sara, ti sei accorta?
Tu stai danzando insieme a lui
con gli occhi chiusi ti stringi a lui…
Sara, ma non importa!


Stupenda l’sola è…
il clima è dolce intorno a me
ci sono palme e bambù…
è un luogo pieno di virtù…
Steso al sole ad asciugarmi
il corpo e il viso
guardo in faccia il paradiso…


Onda su onda
il mare mi ha portato qui,
ritmi canzoni, donne di sogno,
banane, lamponi
onda su onda
mi sono ambientato ormai
il naufragio mi ha dato la falicità che tu,
non mi sai dar…

(Onda su  onda   Paolo  Conte)

mercredi 23 février 2011

Le jour des masques-Il giorno delle maschere.



Vivaldi - Four Seasons (Winter)


Jour des masques , où tout bascule
Sur la place pavée qui résonne
Montaigus et Capulet ont encore croisé le fer ..
Se poursuivent autour du puits ,
où dorment les eaux profondes
Dans le murmure des non-dits
Des secrets qui se révèlent
Par l'ombre qui les trahit
Visant le coeur, échec et mat 
Jouant avec la mort, trichant avec la vie ,
Pas de deux et révérences
arabesques et entrechats
Souples capes rouge et noire
protégent, s'arrachent et s'envolent 
Quand se découvre baisse sa garde
L'un s'abandonne, le coup donné
l'autre jouit de sa victoire 
Ecrase le masque tombé.
Et nargue effrontément les étoiles.

vendredi 18 février 2011

Leopardi : l'Infinito


 

Schubert Sonate pour arpeggione et piano D.821 Ⅱ.Adagio Queyras/Tharaud

 
Ils ne  se  connaissaient pas depuis  très  longtemps... Elena  toujours en  quête  de plaisirs esthétiques, l’esprit  déjà   tourné  vers l’  Italie, eut  l’idée  de  lui  demander  une  ouverture  sur  la poésie   italienne  où elle  avait   le  sentiment  d'une faible représentation  dans le  courant  romantique.
 Il  lui  ouvrit  la Grande  Porte , celle  de  Léopardi 
De  ce jour  allaient  se  fondre  dans  les sonorités mélodieuses   de  la  langue  italienne ,  son  amour  et le poète définitivement  associés et  vibrant  dans  toutes les  fibres  de son être.
Son premier   regard    s’arrêta  sur un  court  poème   où les mots  déjà  en  français comblaient  ses  goûts  pour  le   lyrisme  et  ses  aspirations  au sublime ; en  italien  c’était « musique » : ample  adagio dans  une  gamme  resserrée   alternativement ,  tendue, ascendante,  attirée  vers   des sommets  lumineux et prisonnière de sa condition terrestre :    un  promeneur  solitaire   arpentant  la campagne  entre ciel  et  terre , poème  s'achevant  sur  ce  vers magnifique  :

E il  naufragar m’è dolce in questo  mare./ Et  dans  ces  eaux il m’est  doux de  sombrer .



Canti :  XII
L’infinito
 Sempre  caro mi  fu quest’ermo colle,
E questa  siepe,  che da tanta parte
Dell’ultimo orizzonte il  guardo esclude.
Ma sedendo e  mirando , interminati
Spazi di  là da  quella, e  sovrumani
Silenzi,  e profondissima  quiete
Io nel  pensier mi fingo ; ove per  poco
Il cor  non  si  spaura. E come  il  vento
Odo  stormir  a  queste  piante, io  quello
 Infinito silenzio a questa  voce
Vo comparando : e mi  sovvien l’eterno,
E le  morte  stagioni, e la presente
E viva, e il suon  di  lei. Cosi  tra  questa
Immensità s’annega il  pensier  moi :
E il  naufragar m’è dolce in questo  mare.

Chant   :  XII
L’infini
Toujours tendre me  fut  ce  solitaire mont,
Et  cette  haie qui ,  de tout bord  ou  presque,
Dérobe aux  yeux,  le lointain  horizon.
Mais couché là  , et regardant, des espaces 
 Sans limites au-delà  d’elle, de surhumains
Silences, un  calme  on  ne peut  plus profond
Je forme  en mon  esprit,  où peu  s’en  faut
Que le cœur  ne défaille. Et  comme j’ois le vent
 Bruire parmi  les feuilles, cet
Infini  silence-là et  cette  voix,
Je les compare :  et l’éternel, il me  souvient,
Et  les mortes saisons, et la présente
Et  vive, et  son  chant.
 Ainsi par  cette immensité ma pensée  s’engloutit :
Et  dans  ces  eaux il m’est  doux de  sombrer .

jeudi 17 février 2011

l'Eloge de l'amour - Alain Badiou -Prokofiev




Prokofiev 
Roméo  et Juliette - Dance of  Knights


...]



Edvard Munch :  Les Vampires


Il est  effrayant  alors  de  songer   à la  vulnérabilité  de  ces  personnes  dans  toute  relation  virtuelle   apparentée  de près  ou  de  loin  à ces  espaces  de rencontre  où l'on vient  chercher   l'amour   comme  un  produit  de  consommation courante  .
  Alain  Badiou  ,  a su  mettre le  doigt  sur  cet  aspect de cruauté banalisée dans le  premier  chapitre  de  son court   essai  ou  plutôt  la synthèse  de son dialogue  avec  Nicolas   Truong  publiée  en  tant   que '"Eloge  de  l'amour ":
"....Ajoutons   tout  de même  que,  le risque n'étant  jamais éliminé pour  de  bon , la propagande   de ( M..) , comme  celles  des armées  impériales, consiste  à  dire que le  risque  sera pour les autres !  Si  vous  êtes  , vous, bien  préparé pour l'amour  , selon les canons  du  sécuritaire moderne, vous saurez, vous  ,  envoyer promener l'autre, qui n'est pas  conforme  à  votre  confort."zéro  mort". Les bombes  qu'ils  déversent tuent  quantité  de  gens  qui  ont le  tort  de vivre  dessous..  Mais  ce  sont  des Afghans, des  palestiniens . Ils ne sont pas modernes non  plus  .  L'amour  sécuritaire , comme  tout   ce  dont la norme  est la  sécurité , c'est l'absence  de  risque  pour  celui  qui  a une  bonne  assurance  ., une  bonne armée ,  une  bonne psychologie de la jouissance  personnelle et  tout le risque  pour  celui  en  face  de qui  il  se  trouve ....
 Nous  avons là   les deux ennemis  de l'  amour, au  fond :  la sécurité du  contrat  d'assurance et  le  confort  des  jouissances limitées  ..."



La lionne blessée -  Bas  relief assyrien

[...]

samedi 12 février 2011

Chardin / Morandi

 J.S.Bach
Concerto  Brandebourgeois n° 3 -Allegro
_____







Chardin  Le  gobelet  d'argent
-e- Celui-ci est mon préféré...


-E - E' stata un'esperienza molto interessante. Mi ha fatto capire dove ha origine l'opera di Morandi, che ammiro molto. - 
-e - J'aurais bien aimé connaitre ton avis , toi qui a pu comparer les deux . Ne trouves-tu pas Chardin plus compatissant envers l'humain. C'est plus visible dans ses scènes d'intérieur ou la famille tient une grande place , mais je trouve qu'on le ressent aussi dans ses natures mortes . Morandi me parait plus froid , plus "constructeur" ?
J'aime beaucoup la peinture de Morandi; bien que j'y trouve spontanément, plus de raison que d'émotion. Cette peinture me parait très intellectuelle. Mais je connais peu , je vais explorer davantage ... Dans ses natures mortes, je ne retrouve pas chez lui l'amour des objets qui prolonge la tendresse de Chardin pour l'homme naturel.
- E-  Io non posso vantare competenze per esprimere giudizi fondati in campo artistico. Se vuoi un parere personale, penso che Morandi fosse tutt'altro che freddo verso l'umano.
Lo testimonia la scelta di vivere appartato in un'epoca di totalitarismi, a riprova del rispetto per ogni più piccola individualità. Semmai, rispetto a Chardin, si è tenuto ben lontano da qualsiasi agio che gli sarebbe potuto derivare dagli ambienti accademici: una vita quasi monacale, interamente dedicata alla ricerca artistica.
Ciò che a te appare freddo, credo sia dovuto al largo intervallo di tempo che intercorre tra i due artisti: più di un secolo.
La costruzione che attribuisci a Morandi era ben presente in Chardin. Pure comune è la scelta dei soggetti, in genere minori, così come quella delle tinte neutre.
Infine, credo che Morandi abbia studiato a fondo la lezione di Chardin nell'arte di far dialogare fittamente tra loro gli oggetti delle loro rappresentazioni.
Ma le mie sono solo impressioni personali.


-e- Je suis contente et j'apprécie ton avis sur nos deux peintres .
C'est interessant de voir dans l'existence du peintre moderne , un appui pour soutenir son art . Je crois aussi que quels que soient les domaines on ne peut dissocier totalement l'homme de sa création .
Simplicité des formes , des lignes et appel aux objets sans artifices , oui , je pense que la simplicité et l'authenticité peuvent réunir les deux artistes .
Je les regarderai à nouveau . Tu as aussi benéficié de l'approche plus directe de la matière , ou bien tu le connais depuis plus longtemps que moi .
merci pour cet avis éclairé .


G. Morandi  Nature morte

(1)


Deux  peintres  , deux  points de  vue  ..
 Le partage, l'échange, sur  de telles oeuvres  est  toujours intéressant et  enrichissant  . Mais   bien  sur  ici  là  n'est pas  vraiment  la  question .
 Le "divorce"  était  déjà  consommé et  ils tentaient   de restaurer   leur  ancien  mode  relationnel .
Surtout  du côté  d'Elena et   c'est ici  que   le dialogue  peut être  émouvant  .
 Ouverte  à  toute  nouvelle expérience  artistique  ,  Elena n'était  néanmoins  pas  très  réceptive   à cette  peinture  .  Il  lui   aurait  fallu  l'analyser ,  la  voir  ,  trouver  la source  de  l'émotion  ... en un mot   la lire .
Dans  cette comparaison immédiate , le sens   lui  échappait  et  sa  préoccupation  réelle  était  dans  sa  relation  avec  Emiliano.  Peu  encline   à  juger  favorablement  une  oeuvre  qui  ne lui  parlait  pas  d'emblée  , pour laquelle  elle n'avait  pas  encore  ressenti le  "coup de  foudre " nécessaire  à  son  adhésion , elle sentait  le  besoin  de se  rapprocher  de lui  dont  elle  connaissait  l'intérêt  pour  le  peintre  moderne  .
 Sincèrement   conquis  par   son  artiste  et  encore  sous   l'effet   favorable  de  sa  visite ,  les  pensées  d'Emiliano se  concentraient  sur  l'unique  objet  de  son  plaisir  esthétique  .avec en  plus  la satisfaction  de  pouvoir   se montrer pour une  fois  plus enthousiaste que  son  interlocutrice . Courtois  et  réservé il  débita  en son  temps  , sans  précipitation , "son compliment"   tandis  qu'Elena  en apparence  attentive et  intéressée  tentait   d'introduire  dans la  discussion  l'émotion  et  le  sentiment  qui  dominait  sa  pensée,  en mettant  en valeur   les qualités humaines "évidentes" qu'on  pouvait   déceler   dans la peinture  de Chardin  .  Ce tableau   Elena  le  "possédait  pour  l'avoir   travaillé  et  reproduit  avec tout  l'amour  puisé  à  la chaude palette  du  peintre  .  Elle  avait  pu  apprécier à  loisir   la  douceur  des  lignes  d'un motif   tout  en courbes délicates ., l'absence  totale  des  tons froids  jusque  dans  les reflets  d'argent,  la   simplicité  des  fruits mûrs et la modestie  de  tout l'appareil. Une  tendre sérénité  se  dégageait  de  l'ensemble qui  de surcroit  ornait  un mur  de la salle  où  elle  se  tenait  quotidiennement  . Elle  aurait  tant voulu  que  celle-ci  se  répande  sur leur  échange ! Mais  l'émotion  d'Emiliano vibrait  tout autant   mais dans un  ailleurs indifférent à sa sensibilité  . L'énorme  différence tenait  à  la confusion  des sentiments d'Elena . .....

"Comme il  faut   habituer  l'oreille   à la musique , il   faut   habituer le  regard  à la peinture "

 http://lucamaggio.wordpress.com/2010/10/05/giorgio-morandi-l%E2%80%99arte-di-annullare-il-tempo/ 

vendredi 11 février 2011

Smetana : La Moldau

 27 décembre 2010, 02:54 



La Moldau de Smetana

 Un thème   si   célèbre qu'il  impose de lui-même,  immédiatement, l'image  d'un long fleuve   tranquille  , paisible ,  dans son indifférence  aux  évènements  qui  se  déroulent  sur  ses rives  et  dont  il  pourrait être  le  témoin  , spectateur   de   la grandeur  et  de la  folie  des hommes  . Espoir ,  plénitude  , emphase  ...

 L'heure  était  aux  envies  de  voyages  et  au-delà   à des  envies de  projets,  de concrétisation d'une situation  en  suspens,  mais  dans le  non-dit  , le  suggéré,   dans  cette crainte intuitive de la  fragilité de leur  rêve  !
Envie  d'évasion  ,  à deux   bien  sur  !

Incapable  de  s'en  tenir  à  une  conversation  ordinaire ,  toujours elle  faisait   dévier  le  discours  vers  une  sphère  plus "élevée" . C'était sa  manière  de fuir  la réalité  Comme  toujours elle  anticipait  dans  cette  fuite  en avant  , accumulant  les images  pour noyer dans leur  flot ,  les révélations  de  son désir profond  .
 . Mais   ses  élans  étaient  sincères ,  Les  natures émotives  enchainent   les  idées  ,  et  les  images  .  Dans  l'émotion  ,  elles  sont  souvent  submergées  comme  si   des digues se  rompaient ,   comme  si  une  image  pouvait   immédiatement  se  démultiplier et  éclater en une  multitude  d'autres sensations venues  de  lointaines réminiscences , conservant  indéfiniment  leur empreinte dans  la  matière  vulnérable  de l'esprit  hypersensible. ....

 

jeudi 10 février 2011

Franz Schubert: Andantino from Sonata D 959


Revenons  encore  une  fois à Schubert  .
Elena trop  imprégnée  de  l'esprit  du  compositeur , ne  pouvait  persister  longtemps  dans  ses illusions .
Il lui fallut  beaucoup  de  temps  , beaucoup  de  larmes  et  beaucoup  de  souffrances  pour accepter  le fait  qu'il  ait  disparu  définitivement  de  sa  vie  .
Un dénouement  plus  tragique  lui  eut  paru  plus  conforme  à  l'idée  qu'elle  se  faisait  de  sa  chute .
Elle  n'ajouta   qu'un  bémol à  sa vision  du  monde .
Son  orgueil  finalement  très  relatif  ,  cessa  de lui  masquer  la  triste  réalité  des  choses  . Elle  s'était  laissée  aller  à  un rêve  impossible  et  aussi  dérisoire . L'auréole  dont  elle  avait  coiffé Emiliano  n'était  formée  que  de ses  fantasmes nourris par  son  ennui  infini . Au rythme  de  cette  andantino qui  laisse  exploser  sa  révolte  en  son  milieu, elle  sut  aussi  calmer sa vaine  fureur  et   elle  reprit son chemin  avec un  peu plus  de modestie  . Modérant  autant  qu'elle le pouvait ses enthousiasmes , elle  adopta  une allure  qui n'était  plus  que  tristement  tranquille  .
 Il ne lui  avait  pris  que  ses  illusions  , trompé  sans  scrupules  sa   confiance  naïve .
Dans  un  schéma  d'une  banalité  navrante  , elle  n'avait  été  qu'un  jouet  , mais  bien  consciente  de la  facilité  avec  laquelle  elle  s'était  abandonnée  à  ce  jeu ,  elle  ne  s'autorisa  pas  le  droit   à l'amertume .
L'envie  de vengeance  ne  fit  que  l'effleurer .

Mieux  exprimée par  la  mélodie  mélancolique  dans laquelle  s'achève cet  andantino désabusé , sa peine  devait  faire place  à la résignation : elle convint  que  le  monde  n'avait  brillé  que  selon son  désir, qu'il  était  ce  qu'il  était :  morne  et  gris  ,  et  que prétendre  franchir  les  portes  du  rêve  n'était  qu'une  vélleité d'échapper  à  la  réalité   dont  les règles finissaient  toujours  par  vous  écraser  .

"Crónica De Una Muerte Anunciada"

 Chronique  d'une  mort  annoncée
D'après   la nouvelle  de Gabriel  Garcia  Marquez

la canzone dell'amore perduto Fabrizio De Andre


lundi 7 février 2011

Nostalgie Valgaudemard

26 novembre 2010,

-Nostalgie .. Le temps passe , mais ce n'est rien à l'échelle de la Nature ! 

Vallée du Valgaudemar


 - Cara siamo parte di un grande universo: almeno questo è di conforto.

dimanche 6 février 2011

Prokofiev concerto n° 2 pour violon ,1er mouvement







Son cœur est un luth suspendu ;
Sitôt qu’on le touche ,il résonne
De Béranger

Cathédrales

  
J'aime les figures que font ces lignes dans les cathédrales ...

J'aimerais faire un jour le tour des cathédrales européennes ...

Tant à dire encore sur le sujet .. Gothique , roman , baroque , neo-gothique ...
Riches latines , ou austerité des lieux luthériens ..
Poésie : Valery, Baudelaire , Goethe
C'est encore tout un fil à tirer ..
...


"The Submerged Cathedral" or "The Sunken Cathedral" by Claude Debussy. Played by François-Joël Thiollier.





jeudi 3 février 2011

Orchidées .. Badinage.. Erik Satie



Erik Satie :"Je  te veux"

27 11 2010  
 Il  est  certain  que  l'orchidée exprime  plus  que  tout  autre  fleur   une forme  d'érotisme  .
  Quelle  variété  déploie en effet  davantage   d'éléments  de séduction  dans   ses  formes  compliquées et ses  coloris ? Certaines  ajoutent  encore  des  parfums   des  plus  capiteux . Mais elle  séduit  autant   l'artiste , que  le  botaniste ou   le simple  collectionneur  de  spécimens  étranges  ou originaux .






mercredi 2 février 2011

Liszt / Richter : Sospiro

27.12.2010.
Sospiro  de  Liszt 



Le sens d'un  soupir  !  "Allegro  affettuoso"  , précise  Liszt pour le  ton  de  sa partition .  
C'est donc ici le soupir  plein  d'espoir  . On  est  dans l'attente  .. On est  dans l'euphorie ... l'imagination  fait  miroiter  les plus charmants dénouements  et  la sagesse  a bien  du mal  à  freiner  ces  rêveries pour en  éviter leurs débordements  .  Comme on s'abandonnerait  volontiers  à la fraicheur  de  cette  mélodie toute en spontanéité  .
 Quelle confiance  aussi  pure que naïve dans le thème  de  ce  soupir  ....

 





mardi 1 février 2011

Partage ...jardin secret...





  Jardin  secret 
Le sacré

En  dépit  de  nos  élans  de partage  , il  est  parmi  les choses  que  nous  aimons  des  exceptions , à la valeur toute  relative par  ailleurs, mais   qui  nous ont  tellement  investis  ,  dont  nous   nous  sommes  accaparés et  qui  sont   tellement  révélatrices  de  nos   émotions les  plus  fortes   qu'une  forme  de  pudeur   nous fait  les  tenir  en   réserve  . Il  nous  est  alors  quasi  impossible  de   les  partager  sauf en  de  réelles  et  très  exceptionnelles  occasions   où  l'émotion  présente  est  égale  à l'émotion  thésaurisée .
Avares  de  ces  partages c'est  de  nous mêmes que  nous donnons alors et notre  sensibilité à la réception  en est à la mesure  . Nous  n'ignorons pas  en   y cédant à quel  ébranlement  nous nous exposons si en retour nous devions ne  recevoir  que  critique  ou indifférence,  et nous ne nous y risquons  que  dans  la  quasi  certitude d'un  accueil  favorable ,à la  dimension  de  la  confiance  que nous accordons à l'élu .
 L'erreur  et  c'est  alors  notre  Sacré  qui  est  foulé aux  pieds par celui  ou  celle   que nous  avions privilégié mais  c'est  aussi le doute  qui nous  envahit :  doute  à propos  de  l'objet valorisé , de  notre choix   et  doute   sur  la relation  elle-même .




Mise à jour 16/2/2016